voix-anonyme

Montréal-Paris

Jeudi 22 avril 2010 à 0:14

Pardonner alors. Puisqu'il le faut. Fermer les yeux, réapprendre à leur sourire, et accepter de laisser la rancoeur au passé. Pardonner, puisqu'on ne peut pas vivre dans la rancoeur. Pardonner, puisque la colère rend l'existence fatigante. Pardonner, juste accepter. Ils ne sauront jamais, non, ils ne sauront jamais ce que ça signifie pour toi, de leur pardonner. C'est une douleur, c'est un affront en même temps que c'est une nécessité. La fidélité de la mémoire n'empêche pas le pardon, tu verras, quand tu seras grande, tu  sauras, et tu pardonneras. Pardonner, oui, oublier ces moments de déchirure, accepter de refaire un bout du puzzle avec eux, puisque tu ne peux pas te permettre de vivre éternellement dans la rancoeur, dans la colère, dans l'entretien de la vengeance, dans la haine et le mépris profond. Tu ne peux pas, tu ne veux pas. Tu voudrais accorder ton pardon, être généreuse, leur dire " it's ok guys". Juste pardonner, pour refermer ta plaie. Pardonner, le répéter, le marteler, encore, et encore, et encore. Oui, encore une fois. Comme un slogan, un leitmotiv, un proverbe. Comme ce qui rendra ta vie plus sereine et moins manichéenne.

Jeudi 22 avril 2010 à 5:23

Ce n'est rien, ce n'est rien. Dans le noir, les yeux fermés. Ce n'est rien, ça va passer. Tout ira bien, il suffit de ne pas y penser. Oublier la douleur qui t'assassine, oublier le regard des autres, oublier tes peurs. Rassure-toi, tu n'es pas pire que les autres. Pas mieux, mais ce n'est pas si pire. Répète-toi que ce n'est rien. Tu ne vas pas en crever, ce n'est rien, tout va bien. La douleur passera, comme un bleu sur un corps. La douleur passera, avec le temps, tout finit par passer, délaver, et se ternir. Laisser le temps faire ce qu'il fait de mieux. Guérir. Allons ne pleure pas, ça n'en vaut pas la peine. Rien ne vaut la peine que tu pleures, seule, dans le noir, les yeux baissés. Pleurer seule, c'est te complaire, te mettre en scène, te produire en spectacle devant toi-même. Toi, la seule spectatrice, la plus dure aussi peut être. Pleurer, si tu veux, mais trouve une épaule pour te rattrapper, si un jour tu tombes. Les larmes, les vraies, celles qui sont belles, sont celles que tu partages. Mais tu verras, tout ira bien. Tout va bien. La douleur va s'estomper. Ton coeur va recommencer à battre. Ce n'est rien. La douleur, c'est passager. Oublie-la.

Lundi 11 octobre 2010 à 2:46

Tu dis toujours que tu arrêteras de les attendre. Tu dis toujours que tu n'attendras plus rien des autres, parce que tu ne nourris plus aucun espoir en eux. Tu dis toujours la même chose, pour toujours faire une exception en plus. Une exception dis-tu. Lorsque c'est systématique, on n'appelle plus ça une exception. Alors toujours, tu les attends, tu attends qu'ils daignent te regarder enfin, tu attends, au détriment de ta propre fierté, celle de ne pas être toujours celle qui attend, justement. Mais la première arrivée, c'est toujours toi. Celle qui investit, c'est toujours toi. Même si à chaque fois, tu serres les dents, et tu te dis "plus jamais". Peu importe à quel point tu détestes attendre. Peu importe à quel point tu te sens insignifiante dans ces moments là. Peu importe à quel point tu les détestes, pour tous partir du principe que tu attendras. Parce que le pire, c'est qu'ils ont raison. Et si tu essayais de partir la première pour une fois? Sans te retourner. Sans chercher désespérément leur regard. Vivre ta propre vie, et arrêter d'attendre les autres. Fais donc ton chemin seule si les gens ne sont pas assez rapides pour être à l'heure pour être à tes côtés. Tant pis pour eux. Tant pis pour toi. La solitude rend indépendant.
 


S
ois indépendante ma fille, et tu souffriras moins.

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